LA CHANSON DE L'OUBLI - SEPT PECHES CAPITAUX (CD)
search
  • LA CHANSON DE L'OUBLI - SEPT PECHES CAPITAUX (CD)

LA CHANSON DE L'OUBLI - SEPT PECHES CAPITAUX (CD)

15,00 €
TTC

La chanson de l'oubli - Sept péchés capitaux

14 pièces pièces pour nonettes

Ecouter l'album

Quantité

LA CHANSON DE L'OUBLI (Textes de Vincent Engel)

J’ai attribué l’écriture de ces poèmes – texte et musique – au compositeur Alessandro Giacolli, apparu pour la première fois dans mon roman Un jour, ce sera l’aube (1995, écrit en 1986), puis revenant dans l’ensemble des romans du Monde d’Asmodée Edern (plus d’infos sur mon site).

Dans les romans, un autre personnage, Baptiste Morgan, retrouve ces partitions, et l’oeuvreest créée et enregistrée par le chef d’orchestre vénitien Francesco Contessan.

Dans la réalité, c’est Line Adam qui a prêté son talent à Alessandro Giacolli, et permisqu’enfin, presque 40 ans plus tard, cette musique s’élance enfin dans l’atmosphère…

Vincent Engel.

SEPT PECHES CAPITAUX

Peut-on lier les péchés capitaux à la musique sans, de facto, en faire l’apologie ? Don Giovanni serait une dénonciation de la luxure et de l’orgueil ; vraiment ? Et sans cette soi-disant luxure (on notera que Don Giovanni ne consomme jamais…) ou cet orgueil qui lui fait défendre, jusqu’à la mort, sa soif de liberté, Don Giovanni serait-il l’un des plus beaux opéras jamais écrits ?

La colère nourrit les pages les plus formidables des grands requiem.

J’en passe…

Qu’est-ce qu’un péché capital, sinon ce qui ébranle l’édifice du pouvoir tout puissant de l’autorité, quelle qu’elle soit ? Sinon ce qui relève du libre-arbitre et des limites que chaque individu doit être en mesure de se fixer, librement ? Qu’est-ce qu’un péché, sinon ce qui chante notre humanité, toute bâtie dans l’équilibre fragile et si émouvant de nos forces et de nos faiblesses, de nos principes et de nos contradictions ?

La seule musique que l’on pourrait écrire pour condamner les pécheurs serait le silence. La musique est harmonie, même la plus dissonante, la plus atonale. Elle est du sentiment à l’état pur, projeté à doses massives dans nos tripes. Elle ne discourt pas, elle ne juge pas, elle ne tranche aucun cou et n’allume aucun bûcher. Elle est la vie dans son expression la plus puissante ; et il n’est d’autre péché que celui qui attenterait à celle d’autrui, dans sa pleine liberté et sa totale responsabilité.

Les « péchés capitaux » de Line Adam – dont le nom, pourtant, laisserait espérer qu’elle s’y connaît en fait de péché, et même de péché originel ! — sont une invitation à la vie et au plaisir. Pas un de ces péchés qui ne soit une qualité en carnaval, grimée en son possible excès pour se rendre plus tentante. Ou, tout simplement, pour rappeler aux esprits chagrins que se priver des joies terrestres est un pari stupide sur une éternité « bienheureuse » que toutes les fresques nous dépeignent comme terriblement ennuyeuse.

De tous ces péchés, le seul qui m’irrite vraiment est l’avarice. Je plains les avaricieux, de tout mon cœur. Mais c’est plus à mes yeux une tare qu’un péché. Un de ces pièges que notre conscience s’invente pour nous rendre malheureux.

« Un peu de vie avant beaucoup de mort », écrivait Albert Cohen. Je pense qu’il n’y a rien de plus capital que de pécher joyeusement, en se moquant du seul péché véritablement capital : la mort. Qu’une divinité quelconque ait pu inventer cela, et que des prêtres se soient sentis autorisés à jouer de la peur qu’elle inspire pour asseoir leur pouvoir, voilà qui est impardonnable.

CD OUBL7